latin - troisième - première séquence - texte n° 6

Texte d'étude : Auguste fait le bilan de son règne

Res gestae, 26-27

 

 

Ce texte, rédigé par Auguste lui-même, fut gravé en latin et en grec

sur divers monuments de l'Empire romain

 

Omnium provinciarum populi Romani, quibus finitimae fuerunt gentes quae non parerent imperio nostro, fines auxi. Gallias et Hispanias provincias, item Germaniam qua includit Oceanus a Gadibus ad ostium Albis fluminis pacavi. Alpes a regione ea, quae proxima est Hadriano mari, ad Tuscum pacari feci. nulli genti bello per iniuriam inlato. Classis mea per Oceanum ab ostio Rheni ad solis orientis regionem usque ad fines Cimbrorum navigavit, ~ quo neque terra neque mari quisquam Romanus ante id tempus adit, Cimbrique et Charydes et Semnones et ejusdem tractus alli Germanorum populi per legatos amicitiam meam et populi Romani petierunt. Meo jussu et auspicio ducti sunt duo exercitus eodem fere tempore in Aethiopiam et in Ar[a]biam, quae appellatur Eudaemon, maximaeque hostium gentis utriusque copiae caesae sunt in acie et complura oppida capta. In Aethiopiam usque ad oppidum Nabata perventumest, cui proxima est Meroe. In Arabiam usque in fines Sabaeorum processit exercitus ad oppidum Mariba. Aegyptum imperio populi Romani adjeci..

 

 

Traduction

J'ai étendu les frontières de tous les provinces du peuple romain qui avaient pour voisins des peuples qui n'obéissaient pas à notre Empire. J'ai pacifié les provinces des Gaules et des Espagnes, ainsi que la Germanie qu'entoure l'Océan, de Gadès jusqu'à l'embouchure de l'Elbe. J'ai pacifié les Alpes depuis la région qui est proche de la mer Adriatique jusqu'à la mer Tyrrhénienne, sans qu'aucune guerre injuste ne soit faite à aucun peuple. Ma flotte a navigué à travers l'Océan depuis l'embouchure du Rhin vers la région du soleil levant jusqu'au territoire des Cimbres, là où jusqu'alors - ni par la terre ni par la mer - aucun Romain n'était parvenu. Les Cimbres, les Charydes et les Semnons, ainsi que d'autres peuples germains de cette même régions, recherchèrent, en envoyant des ambassadeurs, mon amitié et celle du peuple romain. Sous mon commandement et mes auspices furent conduites deux armées, en même temps, en Ethiopie et en Arabie que l'on appelle heureuse, et de très nombreuses troupes d'ennemis de ces deux peuples furent massacrées au combat et plusieurs places fortes furent prises. En Ethiopie, on parvint jusqu'à la place forte de Nabata, dont Meroe est très proche; en Arabie, l'armée progressa jusqu'aux frontières de Saba et la place forte de Mariba. J'ai ajouté l'Egypte à l'Empire du peuple romain.

 

 

Questions

1- Les mots soulignés sont des pronoms relatifs. Essayez de retrouver leurs antécédents et d'analyser leur construction.

2- Repérez sur une carte tous les endroits mentionnés par Auguste. Recherchez quelles ont été les conquêtes romaines après le règne d'Auguste.

 

Textes complémentaires : Deux exemples de villes impériales : Pompéi et Lutèce

 

Pline le Jeune témoigne de la catastrophe au cours de laquelle périt son oncle, Pline l'Ancien

 

Une nuée s'élevait sans qu'on pût voir de loin de quelle montagne elle sortait; on sut ensuite que c'était du Vésuve. Auparavant, pendant un bon nombre de jours, un tremblement de terre s'était fait sentir, qui ne nous avait guère effrayés parce que c'est un fait courant en Campanie. A la première heure du jour, il ne paraissait encore qu'une lumière douteuse et comme affaiblie. Autour de nous, les constructions étaient lézardées. C'est alors que nous avons décidé de fuir la ville, suivis d'une foule épouvantée.

Sortis de l'agglomération, nous nous arrêtons. Là, nouveaux prodiges, nouvelles frayeurs ! Les voitures que nous avions emmenées avaient beau être en terrain absolument plat, elles étaient entraînées dans tous les sens : même en les calant avec des pierres, impossible de les faire tenir en place. La nuée noire et effrayante s'ouvrait et laissait s'échapper de longs rubans de flammes, semblables à des éclairs, et même plus grands.

Soudain, ce fut la nuit, comme dans une pièce sans lumière. On entendait les hurlements des femmes, les appels des enfants, les cris des hommes. Beaucoup tendaient les mains vers les dieux; d'autres plus nombreux prétendaient qu'il n'y avait plus de dieux nulle part.

Enfin ces ténèbres s'éclaircirent et s'éclaircirent comme une fumée. A nos yeux encore troublés, tout se montrait changé, couvert d'une épaisseur de cendre semblable à une couche de neige.

Pline, Lettres, VI, 16 à 20, extraits

 

Du Ier au Vè siècle après JC, les Parisiens vivent sur l'île de la Cité et sur la rive gauche, autour de la montagne Sainte-Geneviève; la rive droite, très marécageuse, reste quasiment inoccupée. La ville se développe selon le schéma classique, autour des deux axes : cardo et decumanus. L'urbanisation comprend un forum (avec temple, basilique, portiques), des thermes, un théâtre, un amphithéâtre. Des nécropoles entourent Lutèce à l'est et à l'ouest et un aqueduc alimente la ville en eau. Il est difficile d'évaluer la population de la ville, la seule indication dont nous disposons est la capacité d'accueil de l'amphithéâtre : 18 000 personnes. Lutèce servit de séjour à plusieurs empereurs parmi lesquels Julien, au IVè S. La ville se replie aux IVè et Vè siècles à la suite des menaces barbares et des révoltes paysannes, se fortifie et deviendra en 508 capitale pour la première fois de son histoire, sous Clovis.

d'après un article d'Historia n° 54 de juillet-août 1998.

 

 

 

Vocabulaire à retenir

altus, a, um : haut

amicitia, ae, f : l'amitié

ante + Ac : avant, devant

brevis, e : bref, court

caveo, es, ere, avi, cautum : prendre garde

cur : pourquoi

denique : enfin

disco, is, ere, didici : apprendre, s'instruire

enim : en effet

fere : presque

qui, quae, quod : qui, lequel, laquelle

simul : en même temps

 

accueil général - accueil latin