latin - troisième - deuxième séquence - texte n° 2

 

  Texte d'étude : Apulée, L'Ane d'or ou les Métamorphoses, III, 24

La métamorphose de Lucius

 

Lucius, le héros de ce roman, est hébergé chez Milon et Pamphile. Cette dernière possède le don de se métamorphoser en animaux. Dans le chapitre qui précède cet extrait, elle s'est transformée en hibou. Lucius rêve lui aussi de se transformer en oiseau.

Photis, la servante de la maison, lui offre de l'aider…

 

Pyxidem depromit arcula. Quam ego amplexus ac deosculatus prius utque mihi prosperis faveret volatibus deprecatus abjectis propere laciniis totis avide manus immersi et haurito plusculo uncto corporis mei membra perfricui. Jamque alternis conatibus libratis brachiis in avem similis gestiebam : nec ullae plumulae nec usquam pinnulae, sed plane pili mei crassantur in setas et cutis tenella duratur in corium et in extimis palmulis perdito numero toti digiti cognantur in singulas ungulas et de spinae meae termino grandis cauda procedit. Jam facies enormis et os prolixum et nares hiantes et labiae pendulae; sic et aures inmodicis horripilant auctibus. Ac dum salutis inopia cuncta corporis mei considerans non avem me sed asinum video, querens de facto Photidis sed jam humano gestu simul et voce privatus, quod solum poteram, postrema dejecta labia umidis tamen oculis oblicum respiciens ad illam tacitus expostulabam. Quae ubi primum me talem aspexit, percussit faciem suam manibus infestis et: "Occisa sum misera:"

 

 

Vocabulaire des mots soulignés

asinus, i, m : âne avis, is, f : oiseau

inopia, ae, f : besoin, manque de cunctus, a, um : tout, toute

aspicio, is, ere, -spexi, -spectum : apercevoir talis, e : tel

 

Traduction

Elle prend dans le coffret une petite boîte dont je m'empare et que j'embrasse, en la suppliant de faire que je puisse voler. En un clin d'œil je me mets nu, et je plonge mes deux mains dans la boite. Je les remplis de pommade, et je me frotte de la tête aux pieds. Puis me voilà balançant les bras alternativement, pour imiter les mouvements d'un oiseau; mais aucun duvet, aucune petite plume; mais mes poils s'épaississent en crins, ma tendre peau se durcit en cuir et à mes pieds, à mes mains, les cinq doigts se regroupent en un seul ongle; du bas du dos il me sort une longue queue. Mon visage devient énorme, ma bouche s'allonge, mes narines s'écartent, et mes lèvres deviennent pendantes; de même, mes oreilles se dressent dans une proportion démesurée et se couvrent de poils. Tandis que, désespéré, j'observe toutes les parties de mon corps, ce n'est pas un oiseau que je vois, mais un âne. Je voulus me plaindre à Photis; mais déjà privé du geste et de la parole humaines, je ne pus qu'étendre ma lèvre inférieure, et la regarder de côté, l'œil humide, en lui adressant une muette prière.

 

Questions

1- Observez les phrases soulignées et analysez leur construction

2- En quoi ce texte appartient-il au genre fantastique ?

3- Quelles sont les étapes de la transformation ?

 

 

Texte complémentaire :

Un autre auteur latin a écrit un livre intitulé Les Métamorphoses : Ovide.

On y découvre le récit d'un autre personnage transformé en âne...

 

La tête blonde de Phébus est couronnée de laurier; sa lyre est posée sur sa main gauche. Son pouce fait vibrer les cordes, et, ravi de la douceur de ces accords, Tmolus invite Pan à reconnaître que la cithare a vaincu les roseaux. Cette sentence est approuvée par tous; seul Midas la trouve injuste.

Apollon ne veut pas que des oreilles aussi grossières gardent leur forme humaine ; il les allonge et les remplit de poils gris; Midas a tout le reste d'un homme, mais il a des oreilles d'âne.

 

Questions

1- Recherchez le contexte de cette aventure

2- Midas est célèbre pour une autre légende : laquelle ?

 

 

Un autre auteur, Lucain, dans la Pharsale, évoque une sorcière, Erichto,

que vient consulter Pompée…

 

Erichto a ramené de leurs tertres les défunts par un convoi inverse et les cadavres ont fui leur couche. Elle enlève du milieu des bûchers les restes fumants des jeunes gens et leurs ossements brûlants. Quand les corps sont gardés sous des pierres où s'absorbe le liquide intérieur, et durcissent, vidés d'une moelle corrompue, alors elle s'acharne avidement sur tous les membres, plonge ses mains dans les yeux, se plait à crever des globes glacés et ronge les pâles excroissances de la main desséchée. Elle a brisé de ses dents les lacs et les nœuds des assassins, dépecé les pendus et raclé les croix, arraché les viscères battus par les pluies et les moelles cuites par les rayons solaires. Auprès de tout cadavre qui gît sur la terre nue elle est assise avant les bêtes et les oiseaux, et elle ne veut pas dépecer les membres par le fer ni de ses mains, mais elle attend la morsure des loups pour arracher les articulations à leur gosier desséché. Ses mains ne sont pas lentes à commettre un meurtre s'il faut du sang vif, le premier qui sorte de la gorge et si les repas funèbres réclament des entrailles palpitantes. Ainsi par la blessure du ventre, elle arrache le fruit maternel pour le placer sur des autels fumants, et toutes les fois qu'il est besoin d'ombres sauvages et énergiques, elle-même fait des mânes : toute mort d'homme est utilisée.

 

 

Vocabulaire à retenir

cum + indicatif : quand, lorsque

dum + indicatif : pendant que

ubi + indicatif : quand, lorsque

ut + indicatif : comme, quand

jam : déjà

nam : car

cogo, is, ere, coegi, coactum : contraindre, obliger

curo, as, are, avi, atum : se soucier de, s'occuper de

nuntio, as, are, avi, atum : annoncer

oculus, i, m : œil

os, oris, n : bouche, visage

 

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