LATIN - TROISIEME - TROISIEME SEQUENCE - LITTERATURE - TEXTE N°1

 

Texte d'étude : Qui est coupable ?

Cicéron, Pro Milone, 28-29

 

En 52 av. JC, on découvre sur la Voie Appienne un cadavre.

Il s'agit de Clodius, un homme très connu à Rome.

On accuse aussitôt son ennemi, Milon, qui est aussi l'ami de Cicéron.

Celui-ci prend sa défense et raconte ce qui s'est passé.

 

Obviam fit ei Clodius, expeditus, in equo, nulla raeda, nullis impedimentis, nullis Graecis comitibus, ut solebat, sine uxore, quod numquam fere: cum hic insidiator, qui iter illud ad caedem faciendam apparavisset, cum uxore veheretur in raeda, paenulatus, magno et impedito et muliebri ac delicato ancillarum puerorumque comitatu. Fit obviam Clodio ante fundum ejus hora fere undecima aut non multo secus. Statim complures cum telis in hunc faciunt de loco superiore impetum; adversi raedarium occidunt. Cum autem hic de raeda rejecta paenula desiluisset seque acri animo defenderet, illi qui erant cum Clodio gladiis eductis, partim recurrere ad raedam ut a tergo Milonem adorirentur, partim, quod hunc jam interfectum putarent, caedere incipiunt ejus servos qui post erant; ex quibus qui animo fideli in dominum et praesenti fuerunt, partim occisi sunt, partim, cum ad raedam pugnari viderent, domino succurrere prohiberentur, Milonem occisum et ex ipso Clodio audirent et re vera putarent, fecerunt id servi Milonis -- dicam enim aperte non derivandi criminis causa, sed ut factum est -- nec imperante nec sciente nec praesente domino, quod suos quisque servos in tali re facere voluisset.

 

Vocabulaire

expeditus, a, um : sans bagage

obviam fit : vient à sa rencontre

nullus, a, um : aucune

raeda, ae, f : char

soleo, es, ere : avoir l'habitude de

numquam fere : jamais presque

impedimentum, i,n: bagage, équipement

apparo, as, are : préparer, apprêter

illud : adjectif démonstratif

comes, comitis, m : compagnon

veho, is, ere : transporter

non multo secus : pas beaucoup plus

uxor, uxoris, f : femme

impetum facio : lancer l'attaque

statim : aussitôt

insidiator, oris, m : traître

occido, is, ere : tuer

partim… partim… : les uns… les autres.

iter, itineris, n : chemin, voyage

desilio, is, ire, ivi, itum : sauter en bas

talis, e : tel

caedes, is, f : meurtre

adorior, is, iri : attaquer

aperte : ouvertement

paenula, ae, f : manteau

puto, as, are : penser

causa + G placé avant : dans le but de

fundum, i, n : domaine, propriété

incipio, is, ere : commencer enim : en effet

telum, i, n : trait

derivo, as, are : détourner

tergum, i, n : dos

 

Traduction

Clodius vient à sa rencontre, sans bagage, à cheval, sans char, sans équipage, sans aucun des Grecs qui avaient coutume de l'accompagner, sans sa femme - ce qui était rare -, alors que ce traître, qui avait préparé ce voyage avec l'idée de commettre un meurtre, se faisait transporter avec sa femme dans un char, enveloppé d'un manteau, avec un bagage encombrant, avec une charmante compagnie de femmes, de servantes et de jeunes garçons. Il rencontre Clodius devant sa propriété, aux environs de la onzième heure ou peu après et aussitôt plusieurs hommes placés en hauteur l'attaquent à l'aide de traits; ceux qui étaient situés à l'avant tuent le cocher. Alors que Milon, ayant rejeté son manteau, avait sauté de son char et se défendait avec un âpre courage, parmi ceux qui étaient avec Clodius, les uns, les glaives dégainés, retournent vers le char afin d'attaquer Milon par derrière, les autres - parce qu'ils pensaient que ce dernier était déjà mort - se mettent à tuer ses esclaves qui se trouvaient à l'arrière. De ceux qui s'étaient montrés présents avec courage et fidélité aux côtés de leur maître, certains esclaves furent tués, d'autres - comme ils voyaient que l'on combattait près du char, alors qu'on les empêchait de porter secours à leur maître et qu'ils avaient entendu dans la bouche de Clodius lui-même que Milon était mort et qu'ils pensaient que cela était vrai - d'autres firent, sans que le maître l'ordonne, sans qu'il s'en rende compte ni qu'il y assiste, - et je le dis ouvertement non pour rejeter la faute sur d'autres mais parce que c'est un fait - ce que quiconque voudrait que ses esclaves fassent en pareil cas.

 

Questions

I. Qui était Cicéron ? A quel genre appartient ce texte ?

II. Relevez en français puis en latin toutes les propositions subordonnées et analysez-les :

- la conjonction qui les introduit

- le mode du/des verbes

- la nature et la fonction

III. Décomposition d'une période : de 'ex quibus…' à la fin du texte. Faire l'analyse détaillée de cette phrase (propositions principale et subordonnée, compléments circonstanciels, etc).

IV. Que pensez-vous de la première phrase et de la comparaison entre les deux hommes ? Quel est le procédé utilisé ?

V. Comment qualifieriez-vous les arguments de Cicéron ?

VI. Faites une reconstitution du crime.

 

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