LATIN - QUATRIEME - PREMIERE SEQUENCE - TEXTE N°4

Texte d'étude : Le portrait de César

Suétone, César: LVII, LVIII

 

Suétone fait le portrait de César…

Armorum et equitandi peritissimus, laboris ultra fidem patiens erat. In agmine nonnumquam equo, saepius pedibus anteibat, capite detecto, seu sol seu imber esset; longissimas vias incredibili celeritate confecit, expeditus, meritoria raeda, centena passuum milia in singulos dies; si flumina morarentur, nando traiciens vel innixus inflatis utribus, ut persaepe nuntios de se praeuenerit.

 

In obeundis expeditionibus dubium cautior an audentior; exercitum neque per insidiosa itinera duxit umquam nisi perspeculatus locorum situs, neque in Britanniam transvexit, nisi ante per se portus et navigationem et accessum ad insulam explorasset. At idem obsessione castrorum in Germania nuntiata per stationes hostium Gallico habitu penetravit ad suos

 

Vocabulaire des mots soulignés

sum, es, esse, fui : être anteeo, is, ii, itum, ire : précéder

conficio, is, ere, confecin confectum : accomplir, achever

duco, is, ere, duxi, ductum : conduire transveho, is, ere, vexi, vectum : transporter

penetro, as, are, avi, atum : entrer, pénétrer

 

Traduction

Il était très expérimenté pour ce qui était des armes et de monter à cheval, il était endurant à l'effort au-delà de ce que l'on pourrait croire. Au combat il précédait ses troupes, parfois à cheval, le plus souvent à pied, la tête découverte - qu'il y eût du soleil ou de la pluie; il couvrit de très longues étapes avec une vitesse incroyable, sans équipement, sur un chariot de location, progressant de cent mille pas par jour; si des fleuves le retardaient, il les franchissait soit à la nage, soit à en s'appuyant sur des outres gonflées, de telle sorte qu'il devança très souvent ses messagers.

 

Il est difficile de dire si au cours de ses expéditions il était plus prudent ou plus téméraire; son armée, il ne la conduisit jamais sur des chemins périlleux sans avoir bien étudié la situation des lieux, il ne la transporta en Bretagne qu'après avoir lui-même examiné les ports, la navigation, l'accès à l'île. Cependant, alors qu'on lui annonçait qu'un de ses camps était assiégé en Germanie, il parvint lui-même jusqu'aux siens, à travers les positions ennemies, déguisé en Gaulois.

 

Questions

1- Les mots soulignés sont à deux temps du passé : leur formation, leur emploi.

2- Quelles sont les trois qualités de César d'après le texte ?

3- Suétone porte t-il un jugement sur César à travers ce portrait et si oui, lequel ?

 

Textes complémentaires

 

César raconte, dans la Guerre des Gaules, sa victoire contre les Gaulois…

César se hâte afin de participer au combat. Comme ils ont reconnu son arrivée à la couleur de son vêtement, les ennemis engagent le combat. Une clameur s'élève de part et d'autre, une autre répond depuis la palissade et toutes les fortifications. Les nôtres, ayant laissé les javelots, combattent avec leurs épées. Soudain, par-derrière, on distingue la cavalerie. D'autres cohortes approchaient : les ennemis tournèrent le dos. Les cavaliers marchent contre ceux qui fuient. Il se produit un grand massacre.

 

On envoie à César des ambassadeurs à ce sujet. Il ordonne que les armes soient remises, que les chefs soient livrés. Lui-même s'est assis devant le camp, dans le retranchement : on lui amène les chefs. Vercingétorix se livre, les armes sont jetées à terre.

César, La Guerre des Gaules, VII, 88-89

 

Quelques années plus tard, César est dictateur à Rome.

Lors des ides de mars 44, il assiste à une séance du Sénat…

 

Lorsqu'il s'assit, les conjurés l'entourèrent, sous prétexte de lui rendre leurs devoirs. Tout à coup, Cimber Tillius, qui s'était chargé de commencer l'entreprise, s'approcha comme pour lui demander une faveur, il le saisit par la toge, aux deux épaules. Dans le même moment, un autre auquel il tournait le dos le blesse un peu au-dessus de la gorge. César, saisissant le bras qui l'a frappée, le perce de son poinçon, puis il veut s'élancer; mais une autre blessure l'arrête, et il voit bientôt des poignards levés sur lui de tous côtés. Alors il s'enveloppe la tête dans sa toge, et, de la main gauche, il en abaisse en même temps un des pans sur ses jambes, afin de tomber plus décemment. Il fut percé de vingt-trois coups : au premier, il poussa un seul gémissement, sans dire une parole. Toutefois, quelques écrivains rapportent que, voyant s'avancer contre lui M. Brutus, il dit en grec : "Et toi aussi, mon fils !". Quand il fut mort, tout le monde s'enfuit, et il resta quelque temps étendu par terre.

Suétone, César, LVXXXII

 

Questions

1- Quelle remarque peut-on faire sur le premier texte, sachant que c'est César qui l'a écrit ?

2- Quels temps a t-il employés pour son récit ? Pourquoi ?

3- L'armée romaine : que le texte nous apprend t-il sur son organisation ?

4- Dans le deuxième texte, observez les détails donnés par Suétone. Que nous indiquent-ils ?

5- En quoi Suétone est-il historien dans ce texte ?

6- Comment est-on passé du César respecté par ses soldats à l'homme détesté que l'on tue ?

 

Vocabulaire à retenir

alo, is, ere, alui, alitum : nourrir

ceno, as, are, avi, atum : dîner

conficio, is, ere, confeci, confectum : achever, épuiser

curo, as, are, avi, atum : s'occuper de, soigner

eo, is, ire, ivi, itum : aller

exeo, is, ire, ivi, itum : sortir

fero, fers, ferre, tuli, latum : porter

habito, as, are, avi, atum : habiter

munio, is, ire, ivi, itum : fortifier

agmen, inis, n : l'armée en marche

 

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