latin - quatrième - deuxième séquence - texte n°6

 

Texte d'étude : Le théâtre

Térence, Les Adelphes, Acte I

 

Demea et Micio sont deux frères. Demea a eu deux enfants

dont l'un, Eschine, a été adopté par Micio…

Celui-ci reçoit les plaintes son frère au sujet de l'éducation qu'il donne à son fils.

 

DEMEA MICIO - SENES DUO

 

MI. Quid tristis es ?

DE. Rogas me, ubi nobis Aeschinus sic est, quid tristis ego sim?

MI. Dixin hoc fore? quid is fecit?

DE. Quid ille fecerit? quem neque pudet quicquam nec metuit quemquam neque legem putat tenere se ullam. Nam illa quae antehac facta sunt omitto : modo quid dissignavit!

MI. Quidnam id est?

DE. Fores ecfregit atque in aedis inruit alienas : ipsum dominum atque omnem familiam

mulcavit usque ad mortem : eripuit mulierem quam amabat. Clamant omnes indignissume

factum esse. Hoc advenienti quot mihi, Micio, dixere ! in orest omni populo. Denique,

si conferendum exemplumst, non fratrem re ; videt operam dare, ruri esse parcum ac sobrium? Nullum hujus simile factum. Haec quom illi, Micio, dico, tibi dico : tu illum corrumpi sinis.

MI. Homine inperito numquam quicquam injustiust, qui nisi quod ipse fecit nil rectum putat.

 

 

Traduction

MI. Pourquoi as-tu l'air soucieux ?

DE. Quoi! Tu me demandes pourquoi j'ai l'air soucieux, après ce qu'Eschine a fait ?

MI. (à part) Ne l'avais-je pas dit? (haut) Qu'a-t-il donc fait?

DE. Ce qu'il a fait? Un drôle qui n'a honte de rien, qui ne craint personne, qui se croit au-dessus de toutes les lois. Je ne parle pas de tout ce qu'il a fait dans le passé; mais il vient encore d'en faire de belles!

MI. Qu'y-a t-il?

DE. Il a enfoncé une porte et a fait irruption dans une maison qui n'est pas la sienne; il a battu, laissé pour mort le maître du logis et tous ses gens; il a enlevé une femme dont il était amoureux. Tout le monde crie que ce qu'il a fait est une indignité. Partout où je vais, on m'accueille par cette nouvelle, Micion. L'affaire est à la bouche de tout le monde. S'il souhaite la comparaison et un exemple, n'a-t-il pas celui de son frère, qu'il voit travailler, vivre à la campagne avec économie et sobriété? Il n'est rien de semblable chez lui. Et ce que je dis d'Eschine, mon frère, c'est à toi que je l'adresse. C'est toi qui le laisse se débaucher.

MI. Il n'est rien de plus injuste qu'un homme sans expérience, qui ne trouve bien que ce qu'il fait.

 

 

Questions

1- Quelle est la nature du mot injustiust. Aidez-vous de la traduction.

2- Qui était Térence ? A quel genre littéraire appartient ce texte ?

3- Quels sont les deux reproches adressés par Medea à Micio ?

4- Quelle est la réponse de Micio ? Comment comprenez-vous la dernière phrase du texte ?

 

Textes complémentaires

Voici la suite du texte de départ….

 

DE. Que veux-tu dire?

MI. Que tu juges mal de tout ceci, mon frère! Ce n'est pas un si grand crime pour un jeune homme, crois-le bien, que d'avoir des amantes, de boire, d'enfoncer des portes. Si nous n'en avons pas fait autant vous et moi, c'est que nos moyens ne nous le permettaient pas. Et aujourd'hui tu veux te faire un mérite d'avoir été sage malgré toi. Ce n'est pas juste; car si nous avions eu de quoi, nous aurions fait comme les autres. Et si tu étais un homme raisonnable, tu laisserais le tien s'amuser tandis qu'il est jeune, plutôt que de le réduire à désirer le moment où il t'aura porté en terre, pour se livrer à des plaisirs qui ne seront plus de son âge.

DE. Par Jupiter! l'homme raisonnable, tu me fais devenir fou. Comment! ce n'est pas un si grand crime à un jeune homme de faire ce qu'il a fait?

MI. Ah! écoute-moi, afin de ne plus me rompre la tête à ce propos. Tu m'as donné ton fils; il est devenu le mien par adoption. S'il fait des sottises, mon frère, tant pis pour moi; c'est moi qui en porterai la peine. Il fait bonne chère? Il boit? Il se parfume? C'est à mes frais. Il a des amantes ? Je lui donnerai de l'argent, tant que je le pourrai; et quand je ne le pourrai plus, peut-être le mettront-elles à la porte. Il a enfoncé une porte? on la fera rétablir. Déchiré des habits? on les raccommodera. J'ai, grâce aux dieux, de quoi suffire à ces dépenses, et jusqu'à présent elles ne m'ont pas gêné. Pour en finir, laisse-moi tranquille, ou prenons un arbitre que tu voudras, et je te ferai voir que c'est toi qui as tort.

DE. Mon Dieu! apprends donc à être père de ceux qui le sont réellement.

MI. Si la nature t'a fait son père, moi, je le suis par l'éducation.

DE. Par l'éducation? toi ?

MI. Ah! si tu continuez, je m'en vais.

DE. Voilà comme tu es !

MI. Mais aussi pourquoi me répéter cent fois la même chose?

DE. C'est que cet enfant me préoccupe.

MI. Et moi aussi, il me préoccupe. Voyons, mon frère, occupons-nous chacun pour notre part, toi de l'un, moi de l'autre.

 

Questions :

1- Quelle est la philosophie de chacun des deux personnages concernant l'éducation ?

2- Faites des recherches sur le théâtre à Rome.

 

Vocabulaire à retenir

 

adulescens, adulescentis, m/f : jeune homme / fille

candidus, a, um : blanc

gracilis, e : maigre, mince

ignotus, a, um : inconnu

injustus, a, um : injuste

liber, libera, liberum : libre

miser, misera, miserum : malheureux

nocens, nocentis coupable

otiosus, a, um : oisif, indifférent

tantus, a, um : si grand

 

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